Une commune sûre

Ce que nous voulons

Un. Une police présente et proche des habitants

  • Des tirs à l’arme de guerre ont lieu et des décès sont survenus. Face au danger créé par les gros trafiquants, les habitants se sentent abandonnés. Dans l’immédiat, une présence policière permanente est nécessaire pour casser le trafic dans les “hotspots”. C’est une première étape pour permettre aux différents acteurs de réoccuper le terrain en sécurité. Mais les opérations “coups de poing” ne règlent rien dans la durée, comme on l’a vu avec la gare du Midi : nous avons besoin d’un plan concret et durable.
  • Ces dernières années, nos politiques ont pris l’orientation de négliger la police de proximité, de la surcharger de démarches administratives, de la définancer au profit notamment de brigades d’intervention et des forces de maintien de l’ordre. Nous voulons recruter davantage et revaloriser les agents de quartier, proches des habitants, qui connaissent la réalité des quartiers, qui y sont issus, et qui travaillent avec la confiance des habitants. Nous développons une police de quartier proche des gens, visibles et présente dans l’espace public. Il s’agit d’une vision de long terme et axée sur la prévention. C’est également toute la politique de recrutement, de promotion et de conditions de travail qu’il faut revoir. Il manque 200 agents que notre zone n’arrive pas à recruter ou à garder, depuis des années. Ce n’est pas seulement une question de moyens mais aussi de vision politique.
  • Nous faisons en sorte que des commissariats de quartier soient aisément accessibles, ouverts la nuit, et intégrés dans la politique de prévention et de soutien aux victimes de manière plus globale. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Et les projets en route depuis plusieurs (“antennes LISA”) restent flous. Nous voulons que des missions plus larges de gestion du quartier et de cohésion y soient organisées.
  • Nous refusons la fusion des zones de police dans une seule mégazone bruxelloise qui s’éloignerait des quartiers et de ses habitants, et rendra plus difficile la participation par les habitants et le contrôle démocratiques par les conseillers de police notamment.

Deux. Tolérance zéro pour le crime organisé et la violence

  • La commune et la police de la zone Midi ne peuvent pas, seules, régler un problème de plus en plus global et profond. Il faut traiter le mal à la racine. Il est totalement inefficace de ne poursuivre que le bas de l’échelle qui est constitué de personnes bien souvent exploitées et directement remplaçables. Nous devrons nous battre pour mettre à l’agenda du gouvernement la lutte contre les mafias, les barons du trafic de drogue et du trafic d’êtres humains, ainsi que les grandes escroqueries et la fraude. La norme de financement actuelle (KUL) n’est pas adaptée au défi urbain actuel. De plus, l’ancien gouvernement MR-NVA a réduit les budgets. Résultat : 400 enquêteurs en moins, des dizaines de juges et procureurs manquants. Et alors que ces mafias brassent des milliards, 500 inspecteurs des finances ont été supprimés. Il faut investir dans la police judiciaire et la justice, mais aussi dans la lutte contre l’argent sale pour remonter les réseaux en couper la tête. 
  • Nous sanctionnons la violence et la criminalité physiques de manière effective. En cas de récidive problématique et de violence physique, nous faisons intervenir la justice. 

Trois. Mieux vaut prévenir que guérir

  • Nous devons améliorer la qualité de vie dans les quartiers. Il faut investir dans les maisons de jeunes, les clubs de sports, les stages et les écoles de devoir, mais aussi dans la propreté, l’organisation d’évènements festifs à l’extérieur et des infrastructures qui répondent aux besoins des habitants. Tous les professionnels de terrain ont un rôle à jouer. La commune doit coordonner, écouter et donner les moyens. Il faut assurer davantage d’aide, de prévention et de contrôle social, par des équipes renforcées de travailleurs de quartier et autres travailleurs sociaux, d’animateurs jeunesse et de gardiens de la paix. En collaboration avec la STIB, nous voulons garantir une présence de stewards dans les stations de métro et arrêts importants, ainsi que dans les trams et métros.
  • Nous organisons la participation au niveau des quartiers, pour les habitants et les associations, afin de définir les priorités en matière de prévention et de sécurité dans le quartier. Ce sont les habitants qui connaissent le mieux leur quartier. Leur adhésion et leur participation sont absolument nécessaires. La commune doit donc s’appuyer sur les groupes de riverains, dans leur diversité, pour organiser la participation de manière durable, aux côtés des associations et des services communaux.
  • Concernant la petite délinquance, nous misons sur le dialogue et la réparation à l’égard des victimes. Nous améliorons l’accueil des victimes et personnes désirant porter plainte. Toute déclaration ou plainte mérite d’être écoutée et constatée. Nous sensibilisons les équipes quant aux plaintes contre des agressions verbales ou physiques sexistes, homophobes ou racistes. Nous renforçons le service de l’aide aux victimes, notamment sur le modèle CPVS (Centres de Prise en charge des Violences Sexuelles).
  • Les services jeunesse et prévention doivent aussi pouvoir mener une politique de réinsertion pour la minorité de “jeunes judiciarisés” de la commune, basée sur l’emploi, la formation qualifiante, mais aussi l’organisation d’activités récréatives, sportives et culturelles. Des conventions avec les associations SARE, le parquet et la commune sont à conclure pour effectuer un maximum de suivi par projet.
  • Des nuisances, comme par exemple les pétards et les wheelings, peuvent aussi être limitées grâce à des projets originaux d’encadrement de ces activités par des professionnels, accompagnés de sensibilisation. Nous voulons aussi organiser des formations de secourisme pour les jeunes, prises en charge par les pompiers qui interviennent sur la commune, afin qu’ils suscitent le respect en partageant leur expérience et leurs témoignages.
  • Nous plaidons pour un plan de prévention ambitieux et modernisé contre les dépendances. Nous soutenons les associations qui prennent en charge le public dépendant, afin qu’elles puissent assurer la sécurité et le dialogue dans le quartier, ainsi qu’un maximum de missions d’accompagnement social-santé.
  • Les plans d’urgence ont une limite. Il faut s’attaquer aux causes profondes pour prévenir les problèmes. Le PTB se bat pour un tout autre modèle de société. Un modèle qui ne produise pas toujours plus de pauvreté et d’insécurité comme le fait la société capitaliste actuelle. Un modèle qui garantisse plus de pouvoir d’achat, des logements décents en suffisance, un bon enseignement, des soins de santé de qualité pour tous, un emploi adapté et utile, et une vraie justice fiscale. Nous sommes pour le refinancement de l’enseignement, le droit au travail et le renforcement de la sécurité sociale comme base de la justice et de la sécurité sociale.

Quatre. Respect pour les droits démocratiques et sociaux

  • Nous cesserons la politique de « sanctionner les pauvres » pour éviter de prendre des mesures structurelles. C’est aussi injuste qu’inefficace.
  • Nous n’acceptons pas les abus et la violence policière. De nombreuses affaires ont éclaté dans notre zone de police, sans dénouement juste et transparent. Cela met en péril les droits démocratiques de la population, les conditions de travail des agents mais aussi l’efficacité d’action de la police elle-même sur le terrain. Nous mettons sur pied un comité indépendant et transparent, avec des membres issus de l’associatif et du politique, pour récolter les plaintes, faire la lumière et formuler ses recommandations. 
  • Le Collège de police, censé diriger les actions de la zone Midi, devra être exemplaire en matière de transparence, de protection des lanceurs d’alerte et de sanction. Le Conseil communal pourra à nouveau traiter des questions de police, dans un souci de contrôle démocratique.
  • Nous faisons en sorte que les bodycams soient allumées dès le début du service des agents, que les images soient accessibles aux victimes potentielles. Nous concrétisons le système des récépissés lors des contrôles d’identité. Nous concrétisons les autres engagements pris par la commune dans la motion du PTB qui a été approuvée au conseil communal de juin 2020 grâce à la pression citoyenne.