Une commune où se loger est un droit
Ce que nous voulons
Un. Répondre aux besoins des gens, pas à la soif de profit des promoteurs
- Le site de la Prison (10 hectares) est la proie des gros promoteurs depuis plus de 10 ans, suite à l’impulsion de l’ancien bourgmestre. C’est un terrain qui est public et nous voulons qu’il le reste. Nous refusons un scénario à la “Tour et Taxis” : ce site a été privatisé pour une bouchée de pain, sans qu’aucun logement social n’y soit construit, ses projets bling-bling rapportent désormais une fortune aux promoteurs privés.
- Le site de la Prison a un énorme potentiel. Nous voulons y construire un véritable quartier intégré, de 900 logements publics de qualité (moitié social, moitié communal), avec un parc, une école communale complète, une crèche, des salles de sport accessibles. Les études de 2014 montrent que c’est totalement réalisable. Ce combat doit être la priorité pour répondre aux besoins de la population. Pour rappel, il y a plus de 50 000 familles sur la liste d’attente d’un logement social à Bruxelles, cette attente dure plus de 10 ans et il en va de même pour le logement communal de la Régie. Saint-Gilles est la deuxième commune comptant le moins de logement social par habitant, avec carrément, 0 logement social dans le haut.
- La commune doit être à l’avant-garde du combat contre les gros promoteurs immobiliers, aux côtés des citoyens qui se mobilisent. C’est valable avant tout dans le quartier Midi où les promoteurs continuent de faire la pluie et le beau temps, avec l’aval des gouvernements (Move Hub, Tri Postal, cession d’îlots publics au privé, etc.). Nous n’avons pas besoin de plus de bureau, de béton, ni de logements de luxe, mais d’équipements collectifs, d’espace vert et de logements abordables. La majorité PS-Ecolo se contente de protestations de façade, elle n’a pas bronché lorsque la région a décidé de lui faire perdre 2,5 millions € en faveur des promoteurs immobiliers du projet Tri Postal (exemption d’une partie des charges d’urbanisme).
- Nous voulons accentuer la lutte contre le co-living (des collocations de standing louées pour de courtes périodes) et les Airbnb abusifs (des logements touristiques commerciaux). Il faut exiger des mesures de la part de la Région, continuer d’augmenter les taxes et amendes communales (au même niveau qu’à Bruxelles-Ville et Etterbeek) et aussi multiplier les contrôles. Certains quartiers à Saint-Gilles sont devenus en quelques années la proie d’entreprises multinationales qui ont trouvé une nouvelle niche d’investissement très rentables (il y avait déjà 50 immeubles de coliving à Saint-Gilles début 2023). Elles profitent d’un vide juridique pour investir dans ces logements meublés non taxés. Cela exerce une grande pression à la hausse sur les prix du marché. Et pour les habitants de ces quartiers, les nuisances sont énormes.
- Pour agrandir le parc de logements publics et sociaux, nous voulons aussi utiliser et améliorer le droit de préemption. Tout terrain ou bâtiment laissé vide doit faire l’objet d’une procédure de remise sur le marché, voire de réquisition.
- Nous garderons le patrimoine de la commune : pas de vente de terrains appartenant à la commune à des promoteurs privés. Des concessions à des promoteurs ne seront accordées que par un bail.
Deux. Etre exemplaire en termes de logement public
- Grâce à une politique communale volontariste ces dernières décennies, la régie foncière saint-gilloise est aujourd’hui une des plus grandes du pays, avec un millier de logements. Nous devons accentuer la politique d’acquisition et de rénovation, en évitant si possible les partenariats public-privé (type CityDev) qui au final coûtent plus cher à la collectivité, résultent en des loyers plus élevés ou finissent dans les mains du privé. Aujourd’hui, de trop nombreuses unités restent inoccupées, faute de travaux dans les temps. Il faut engager le personnel nécessaire au suivi des dossiers. De plus, le système des marchés publics ne fonctionne pas, de nombreuses réparations devraient pouvoir être effectuées rapidement “en interne”, et les gros travaux devraient pouvoir être faits par une société publique intercommunale. La commune doit plaider en ce sens.
- Nous bloquerons l’indexation des loyers communaux à 2%. Suite à la pression du PTB, la majorité PS-Ecolo a décidé de limiter l’indexation à 4% à la régie communale en 2022 et 2023. C’est un pas dans la bonne direction, mais les pouvoirs publics doivent vraiment montrer l’exemple et ne pas répercuter les crises systémiques sur les ménages.
- Nous nous engageons à une transparence totale au niveau des frais de réparation et des charges locatives, ainsi qu’à leur plafonnement. Le décompte des charges doit être remboursé à temps grâce à plus de personnel (ce qui n’est plus le cas depuis des années, mettant en difficulté certains ménages).
- Pour empêcher les passe-droit, les attributions de logements de la régie communale doivent se faire via des critères clairs et objectifs, basés avant tout sur l’ordre chronologique d’inscription. Il faut une commission d’attribution des logements pour plus de transparence. Ces réformes ont enfin été entreprises en 2023, il s’agira d’évaluer les avancées réelles.
- Il faut enfin acter l’arrêt du transfert des propriétés de la régie communale vers le parc des logements sociaux régionaux du Foyer du Sud. Cette politique de transfert de propriété aura été un effet d’annonce aussi périlleux qu’inefficace. La Région elle-même a bloqué le projet dans les faits, car elle ne veut pas prendre en charge les bâtiments trop vétustes que la commune a essayé de lui transférer…
- Le logement social quant à lui est géré par le “Foyer du Sud” qui dépend plus directement de la région. Mais les mandataires restent communaux, répartis entre Saint-Gilles et Forest. Nous voulons une commune qui se batte pour défendre les locataires et leur droit à un logement digne. Nous voulons un plan ambitieux de rénovation du parc de logements sociaux pour réduire au maximum l’inoccupation structurelle dans les logements sociaux, l’humidité et la perte énergétique par le manque d'isolation. Par exemple, dans le logement social saint-gillois, environ 10% des logements restent vides. Certains locataires sociaux de bâtiments anciens (Tours Jacques Franck, rue Combaz, Bosnie, Jordens, Van Caulaert, …) souffrent de l’insalubrité et ont tenté d’interpeller les responsables politiques à de multiples reprises. Ils méritent d’être entendus et d’être logés dans des conditions décentes.
- Pour les tours de logements sociaux du square Jacques Franck, où certains habitants se sont mobilisés contre l’insalubrité, nous demandons : un audit externe et transparent des problèmes ; un plan des travaux concerté avec les habitants ; des réductions de loyers pour ceux qui attendent des travaux conséquents depuis trop longtemps ; un véritable débat sur l’avenir de ces tours et un éventuel plan de relogement vers de nouveaux logements sociaux de qualité (sur le site de la Prison notamment).
Trois. Se battre pour le droit au logement, au sein du marché privé également
- Le loyer moyen sur le marché d’aujourd’hui s’élève à 1220€ par mois. C’est inacceptable ! Nous voulons qu’une grille fixe les loyers maximums, de manière contraignante, en fonction de la qualité et de critères objectifs (nombre de chambres, chauffage, superficie, salubrité, etc.). Cette mesure permet aussi de limiter la spéculation des gros multipropriétaires et de faire baisser le prix d’achat des maisons et appartements pour les petits propriétaires. C’est une mesure à prendre au niveau régional mais qui est absolument nécessaire, la commune se battra et soutiendra la société civile qui défend cette mesure.
- Nous rendrons à nouveau possible la division de maisons unifamiliales, tout en veillant à la conservation du patrimoine et en garantissant des critères minimums de qualité par logement. Aujourd’hui, cette interdiction de fait rend quasiment impossible pour un ménage moyen d’acheter un logement.
- Nous voulons un contrôle de qualité et une attestation de conformité pour chaque logement mis sur le marché locatif. Comme tout véhicule en circulation, chaque logement loué sera soumis à un contrôle de qualité. Saint-Gilles ne peut plus être la proie des “marchands de sommeil”.
- La commune aidera les habitants via un service personnalisé, les données concernant les locations sur le marché (label de qualité, indication du loyer réel ainsi que celui soumis à la grille des loyers, etc.).
- Nous voulons rendre abordable l’isolation des logements via un mécanisme de tiers payant. Le dernier gouvernement bruxellois n’offre aucune solution juste aux petits propriétaire (sanctions, manque de primes, etc.). C’est également un combat à mener au niveau régional.
- Nous ferons pression pour supprimer les niches fiscales qui permettent aux promoteurs immobiliers de ne pas payer les droits d’enregistrement. Nous défendons également une révision fondamentale du système des charges d’urbanisme pour rendre obligatoire la construction de plus de logements et d’équipements publics dans les gros projets immobiliers privés.