Pour une majorité de changement à Saint-Gilles

Notre ville-région de Bruxelles est soumise à des forces qui s’opposent, entre une minorité qui veut en tirer un maximum de profit (les promoteurs immobiliers, par exemple), et une majorité de la population qui a des besoins de base (logement, travail, mobilité, sécurité, services publics et commerciaux de proximité, etc.). Notre commune de Saint-Gilles est marquée par ces mouvements. D’abord rurale, elle devient urbaine au début du XXème siècle. Très tôt, elle se divise, entre un quartier “bas”, populaire, qui se développe autour de la gare du Midi et de sites productifs, et un quartier “haut”, construit pour des populations aisées ou moyennes. Dans la seconde moitié du siècle, la commune devient une des plus pauvres du pays. Seuls 10 % de ses habitants sont alors imposables. A partir des années 1980, les autorités communales décident de mener une politique très volontariste de gentrification : le quartier populaire du bas est en partie détruit pour y construire 550 000 m² de bureaux, des îlots entiers sont livrés aux promoteurs pour des projets bling-bling qui ne tiendront pas leurs promesses, on se livre à des opérations de city marketing, on augmente le standing commercial et horeca, on laisse les prix s’envoler sous l’action du libre marché privé, etc. Bref, plutôt que de répondre à ses besoins, on chasse les couches populaires et on attire un public de plus en plus aisé, voire carrément des riches investisseurs.

Cette opération “fonctionne” en partie : la commune revient quasiment dans la moyenne régionale et les nouveaux habitants augmentent considérablement l’assiette fiscale communale. Si bien qu’aujourd’hui, les habitants nous le disent : ils se sentent chassés de la commune qu’ils adorent. Ils subissent de plein fouet l’explosion des prix de l’immobilier (le loyer moyen est désormais de 1 220€ par mois), l’augmentation de taxes communales injustes (+17% de précompte immobilier, amendes et tarifs stationnement, taxe tartines à l’école, …), la hausse des prix sur les marchés et dans la nouvelle offre commerciale, le manque de places en crèches conventionnées et dans les écoles publiques, la violence liée au trafic de drogue, etc.

Mais la résistance des habitants reste vive. Les Saint-Gillois·es ont une tradition politique rebelle. Celle-ci se traduit notamment par la percée majeure du PTB lors des élections fédérales de juin 2024 qui devient premier parti en nombre de voix.

Pour les élections communales du 13 octobre 2024, notre parti a un objectif clair et ambitieux : devenir incontournable pour entrer dans une majorité de changement, 100% sociale, à l'écoute des habitants, afin d’améliorer la vie dans les quartiers et de répondre aux besoins des habitants. Nous devrons être suffisamment forts pour nous imposer, empêchant ainsi une nouvelle alliance avec le MR (comme celle qui se prépare à la Région...). Il nous faudra quasiment doubler notre score de 2018.

Pour ce faire, nous nous appuyons d’une part sur une base citoyenne de plus en plus large, constituée de dizaines de membres et de sympathisants. Ceux-ci n’ont pas attendu les élections pour aller sur le terrain, mobiliser la population et obtenir des victoires. Nous avons déjà considérablement fait bouger les lignes. Prenons l’exemple de la gratuité scolaire. C’était notre deuxième thème prioritaire lors des précédentes élections, et à peine formée, la majorité actuelle (PS-Ecolo) s’est engagée à rendre gratuit le matériel scolaire, alors que ce n’était pas dans leur programme. Et plus récemment, sous la pression du PTB encore, la commune a fini par accepter de laisser tomber la “taxe tartine” (c’est-à-dire, la surveillance payante pour les enfants qui mangent à l’école à midi) dans ses deux établissements les plus défavorisés. Nous pouvons aussi prendre l’exemple du square Jacques Franck. Quatre à peine après de gros travaux qui n’ont pas répondu aux besoins des habitants, la commune a décidé d’y refaire un “lifting”. Nous avons lancé une consultation, puis une pétition : 400 riverains demandent une belle plaine de jeux et des équipements sportifs extérieurs de qualité. Les nouveaux projets qui verront bientôt le jour ont dû être adaptés pour tenir compte de cette demande.

Pour ce faire, nous nous appuyons d’autre part sur un programme réaliste et radical, en mettant en avant des revendications prioritaires pour les habitants. Celles-ci ont été déterminées grâce à notre grande enquête rassemblant l’avis de 1000 Saint-Gillois·es.

En priorité, si nous voulons diriger la commune, c’est pour porter les points suivants :

  • une commune juste, sans nouvelles taxes pour les travailleurs et les ménages. Nous arrêtons la hausse du précompte immobilier et nous n’augmentons aucune taxe injuste qui pèse sur le budget des familles. Nos projets phares qui le nécessitent seront financés grâce à de nouvelles recettes touchant les grandes entreprises (co-living, bureaux, parkings commerciaux).
  • une commune où se loger est un droit : nous accélérons la rénovation des logements publics qui sont vides ou insalubres, nous transformons le site de la prison en un nouveau quartier restant dans les mains du secteur public, avec des logements sociaux et communaux, des équipements collectifs, des espaces verts et nous luttons contre les projets de spéculation autour de la gare du Midi.
  • une commune sûre : nous renforçons les services de prévention, rétablissons et une police de proximité avec des moyens suffisants, nous continuons de soutenir le monde associatif qui lutte contre les causes de l’explosion de la violence et du trafic de drogue.
  • une commune où l’école est gratuite : nous supprimons immédiatement la “taxe tartines” dans toutes les écoles communales et nous avançons dans la suppression des autres frais scolaires (repas, activités).
  • une commune où l’on peut se déplacer et se garer en sécurité et sans stress : nous arrêtons les projets de suppression de places de stationnement s’il n’y a pas d’alternative juste, nous ouvrons gratuitement pour les riverains des centaines de places existantes dans les parkings privés et commerciaux, nous créons aussi plus d’espaces de stationnement sécurisés pour les vélos.
  • une commune jeune : nous investissons dans la création et l'entretien de nouvelles plaines de jeux et équipements sportifs extérieurs, nous des “chèques” sport et culture pour les jeunes, nous ouvrons les locaux des écoles pour les clubs sportifs et associations de quartier, nous re-développons la politique jeunesse afin de pouvoir effectuer plus de travail de fond et de long terme.
  • une commune propre : nous engageons plus de personnel pour les équipes de balayeurs mais aussi de sensibilisation et de sanction, nous investissons dans du matériel efficace et ergonomique, nous généralisons les opérations encombrants dans chaque quartier et à date régulière (tous les mois).
  • une commune qui respecte ses travailleurs : nous respectons la concertation sociale, nous reprenons les examens et les procédures de statutarisation pour le personnel communal, cela fait de nombreuses années que la commune ne nomme plus son personnel et est devenue la pire élève de la région à cet égard.

Nous avons beaucoup d’autres propositions dans notre programme pour changer notre commune. Notre vision est cohérente et donc globale. C’est pourquoi certaines mesures sont dirigées vers les niveaux régional ou fédéral. Ce programme et cette vision, nous les défendons avec nos membres, sur le terrain, mais désormais aussi grâce à des élus honnêtes, qui ne tirent aucun avantage de leur mandat, qui sont intransigeants envers les magouilles, et qui restent connectés et à l’écoute de la population dans toute sa diversité. Au-delà des mesures concrètes, c’est aussi un changement de méthode dont nous avons besoin. D’une part, nous arrêterons de mettre en place des projets qui ne récoltent pas l’adhésion des gens ou qui ont comme stratégie d’opposer la population (cf : les travaux avenue du Parc et leur 70% d’avis négatifs…). Nous travaillons aux côtés des gens et nous mettons en place de véritables consultations populaires pour les projets importants (porte-à-porte, votations, etc.). D’autre part, notre commune se battra et mobilisera la population pour obtenir de la part des autres niveaux de pouvoirs les mesures et les budgets qui sont nécessaires au bien-être de la population.