Une commune qui crée de l’emploi de qualité

Ce que nous voulons

Un. Des services communaux forts, qui défendent les droits de tous, contre la marchandisation

  • Nous inverserons la politique actuelle de privatisations. La majorité saint-gilloise PS-Ecolo vient de vendre au privé la marque Voo que la commune détenait via le fournisseur de services par câble BruTele. Il y a des secteurs d’avenir qui méritent d’être pris en main par et pour l’intérêt collectif.
  • De même, il faut revenir en arrière concernant la sous-traitance de certaines missions : entretien et nettoyage des locaux, l’inhumation au cimetière, recours à des travailleuses ALE dans les crèches ou au cachet dans les écoles, etc.
  • Nous plaidons pour la réintégration dans les services communaux des ASBL auxquelles les communes ont externalisé des services d’intérêt général : recyclerie sociale, infrastructures sportives, activités et stages pour les enfants, musées, ...
  • Nous prêterons l’oreille au personnel communal et prendrons au sérieux son expertise sur le plan de la prestation de service. Nous préférons conserver et investir dans une expertise publique, que de payer des services chers à des bureaux de consultance privés externes.

Deux. Exemplarité en tant qu’employeur

  • Nous témoignerons de respect envers les travailleurs des services communaux. Leurs représentants seront écoutés, informés et consultés, et un local décent leur sera mis à disposition. Les plaintes pour harcèlement seront prises au sérieux et traitées de manière transparente. La commune doit enfin respecter la loi en mettant en œuvre des analyses de risques psycho-sociaux. Il faut un plan d’action contre les causes du burn out (comme par exemple la pression due au manque d’effectif). Un taux d’absentéisme aussi élevé (parfois supérieur à 10% !) est un signal à prendre au sérieux. Comme le dit le front commun syndical saint-gillois, “la gestion des ressources humaines ne peut pas consister qu’à faire fuir ou rendre malade”. La commune a besoin d’une véritable révolution en matière de bien-être au travail.
  • Des services publics forts reposent sur des travailleurs motivés grâce à une politique de bien-être au travail, mais grâce aussi à un salaire décent et un statut stable et de qualité. Nous reprendrons la politique de nomination (statutarisation) du personnel qui a été complètement abandonnée depuis plusieurs années. Saint-Gilles est même devenue la pire commune bruxelloise en taux de personnel nommé. Rien que sous la dernière majorité PS-Ecolo, le taux de personnel statutaire a encore baissé de 21% à 16% (la moyenne régionale est de 37%). Certains services comme celui des crèches sont durement touchés : aujourd’hui, aucune puéricultrice n’est nommée, ce qui constitue d’ailleurs une discrimination.
  • Il faut poursuivre la politique de passage des niveaux E vers les niveaux supérieurs. Ce passage devrait être automatique à partir de 5 ans dans la fonction. A terme, il ne doit plus y avoir de niveaux E.
  • Soutien au mouvement de lutte contre “les bas salaires” dans la fonction publique. Les agents ALR (administrations locales et régionales) se sont mobilisés pendant des mois pour se faire entendre et gagner des revalorisations. A Bruxelles leurs revenus sont bien plus bas que dans les autres régions (malgré des loyers beaucoup plus élevés) et les barèmes n’avaient plus été augmentés depuis des années. Nous plaidons pour une augmentation barémique de 10%, en priorité pour les niveaux E et ensuite D, etc. Le niveau local doit pousser la Région et peut prendre des initiatives.
  • Nous testerons la semaine de 30 heures dans quelques services communaux, en vue de faire avancer le débat sur la réduction collective du temps de travail. L’expérience de la municipalité de Göteborg a montré des résultats impressionnants en matière de création d’emplois. Pendant presqu’un siècle, le mouvement des travailleurs a obtenu que les gains de productivité lui soit en partie redistribués sous forme de réduction du temps de travail. Mais ce mouvement s’est arrêté dans les années 80. Il est temps d’inverser la vapeur !
  • Nous introduirons une charte contre le dumping social. Sur les chantiers de la commune, nous n’accepterons que des emplois à part entière. Pas d’enchevêtrement de constructions et de sous-traitances qui ne respectent absolument pas les droits sociaux et la sécurité des travailleurs.
  • Les trajectoires de formation, d’embauche sociale et le système de l’« article 60 » devront créer des emplois supplémentaires stables qui ne pourront remplacer des emplois stables existants.
  • A travail égal, salaire égal. Les travailleurs qui exercent une même fonction doivent être payés aux mêmes barèmes : aides-soignants vers niveau C, gardiens de la paix vers niveau D, auxiliaires de puériculture vers niveau C, accueillants extra-scolaire vers niveau C, …
  • Nous élaborons un plan de diversité pour les administrations et services communaux. Le personnel communal doit refléter la diversité de sa population. Par exemple, une loi fixe un taux minimum d’emploi de personnes handicapées à 2,5%, mais Saint-Gilles n’est qu’à 1,4%.

Trois. Soutien aux commerçants locaux

  • Les opérations de lifting urbain (cf : Parvis etc) doivent être encadrées de sorte à maintenir une offre commerciale qui répond aux besoins des habitants actuels. Les aménagements publics ne peuvent se faire dans le but d’augmenter le standing et les prix, aux dépens des petits commerçants actuels et de la population.
  • Les commerçants implantés doivent participer et être consultés lors des projets de la commune, leur avis compte et est une richesse. Par exemple, il n’est pas normal qu’ils ne soient pas associés aux réformes des politiques de stationnement, de mobilité, des marchés, etc.
  • La commune doit soutenir les associations de commerçants locaux, en les aidant dans leur gestion et leurs projets, en faisant beaucoup plus activement la promotion de leurs activités et festivités.
  • Des évènements comme ceux de la rue du Fort le 1er mai ou la grande braderie sont à soutenir davantage et reproduire en d’autres lieux et à d’autres moments de l’année. Il faut notamment investir dans les fêtes de fin d’année en créant une atmosphère beaucoup plus chaleureuse (éclairage, groupes de musique, etc.).
  • Le marché du Midi et son identité doivent être soutenus. Celui du Parvis mérite de retrouver son affluence d’antan, avec des prix abordables et une offre plus variée. Le rayonnement d’un marché exerce une influence positive sur le quartier.
  • La meilleure politique pour défendre les petits commerçants est celle qui lutte contre les privilèges des multinationales (notamment leurs avantages fiscaux scandaleux), mais aussi celle qui se bat pour le pouvoir d’achat des travailleurs et des familles qui consomment : il faut bloquer les prix (notamment ceux de l’énergie et des loyers), baisser les taxes sur les produits de première nécessité, lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale, en finir avec les taxes injustes (stationnement, …), abolir la loi de 1996 (qui empêche les syndicats de négocier librement les salaires), etc.

Quatre. Se battre pour investir dans les besoins de ses habitants et l’emploi durable

  • Ne nous contentons pas de formation occupationnelle ou stages sous-payés, nous renforçons notre Mission Locale pour qu’elle puisse bien accompagner nos jeunes jusqu’à ce qu’ils trouvent un emploi digne. De plus, celle-ci sera outillée pour anticiper les besoins de personnel dans les entreprises situées sur le territoire communal, et établira des conventions pour que ces entreprises collaborent afin de former et embaucher des jeunes.
  • La Régie foncière communale continuera de développer son secteur de locations commerciales - à faible loyer - pour aider au développement de l’économie durable mais aussi qui soient adaptées aux besoins et au portefeuille de la population existante, plutôt qu’à ceux d’une potentielle élite extérieure.
  • Dans un contexte où on manque cruellement d’emplois - qui soient adaptés à la réalité de la main d'œuvre locale - et où les emplois dits “en pénurie” sont avant tout dus à un manque de valorisation et à la persistance de discriminations, nous refuserons toute logique de “chasse aux chômeurs”.
  • La commune ne créera pas de « zones touristiques » supplémentaires : de telles dérogations ne sont que des prétextes pour ouvrir les magasins le dimanche. Cela nuit à la vie personnelle des travailleurs et des travailleuses qui les subissent.
  • Pour répondre aux besoins réels, de nombreux emplois publics sont nécessaires et donc un refinancement radical des communes. Nous nous battrons pour cela. Mais dès aujourd’hui, on peut avancer pas à pas et par priorité. Il faudra investir dans l’enseignement communal, dans les crèches, dans le service propreté, jeunesse et sport, et dans la revalorisation des autres services communaux. Nous voulons aussi des investissements et des emplois dans des secteurs d’avenir. Par exemple, nous nous battrons pour mettre sur pied une société publique de production et de distribution de l’énergie verte au niveau régional, plutôt que de laisser les entreprises privées s’approprier les toits de bâtiments publics pendant 20 ans comme cela se fait actuellement. Nous voulons aussi que soit créée une société publique intercommunale ou régionale de construction, de rénovation et d’isolation de logements. Un plan ambitieux de création de logements pour réaliser le droit au logement pour tous, peut également générer de l’emploi. Par 100 logements construits, on peut potentiellement créer de 150 jusqu’à 200 emplois.
  • Nous voulons un budget d’investissement urbain qui partira des besoins sociaux, mais qui assurera également des emplois à part entière. C’est une tout autre orientation qu’une politique de cadeaux aux entreprises sans la moindre condition d’embauche, comme on le voit avec les “aides à l’emploi” régionales ou fédérales qui nous coûtent des milliards et ne sont même pas conditionnée au maintien local de l’emploi et des investissements.